Petite, curieuse des plantes sauvages, dès 10 ans, je ne comprenais pas pourquoi des adultes de mon voisinage disaient que certaines herbes étaient des saloperies. Ce verdict sans appel m’intriguait, d’autant que près de moi d’aucuns montraient une passion pour les animaux, les plantes, d’autres par leur métier, s’intéressaient aux différents coquillages …
Je n’avais de cesse de comprendre pourquoi ces plantes étaient ainsi traitées de saletés ! Tout comme la relation dramatique que certains nouent avec la nature en général ? J’ai alors commencé à sentir, goûter, questionner celles et ceux qui savaient. Eh oui, je comprenais que nous étions également tributaires de ces malpropres, qu’elles avaient leur utilité.

Adossée à un cursus en sociologie, ethnozoologie / ethnobotanique, et la mise en œuvre d’animations dans le cadre de mes années d’expériences professionnelles ; faisant liens entre le domaine de l’environnement et le monde viticole ; se sont élaborées, sous diverses manières, des pratiques variées, réveillant peu à peu le concept de La Nature à Fleur de Sens. En effet, je pense que notre approche de la nature, en général, et celle des plantes en particulier peut s’envisager de différentes manières, en fonction de nos propres sensibilités. Pour le dire autrement, nous avons toutes et tous une approche (approche visuelle, tactile, auditive, gustative, auditive) différentes, de ce qui nous entoure et de sa compréhension, se traduisant, par exemple, par une curiosité plutôt scientifique et/ou artistique. L’une n’étant pas incompatible avec l’autre.

Ma curiosité a d’abord été pour ces sauvageonnes, celle des couleurs et des odeurs. Quelque temps après je fus attirée par les plantes qui soignent, et, je fus ensuite émerveillée quand je compris que nous pouvions nous en nourrir, nous humain·e·s, et cela, dans notre environnement proche ! Je découvris, dans mes lectures, la famine de 1845-1848 en Irlande. Une grande partie de la population mourut de faim, une autre émigra. Une troisième survécut. Probablement, et j’aime à le penser, parce qu’elle conservait la connaissance des plantes sauvages comestibles poussées autour des plants de pommes de terre malades du mildiou.

Autodidacte, j’ai commencé un long parcours d’apprentissage où j’ai développé des compétences en botanique pour l’identification des plantes : des stages dans le cadre de Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement (CPIE), un Brevet Professionnel de la Jeunesse, de l’Education Populaire et du Sport (BPJEPS), option Développement Durable avec l’association Respire, ainsi qu’une formation de cueilleur en ligne du « Chemin de la Nature » de C. de Hody.
Vous serez d’accord avec moi : Il est peut-être venu le temps « de se rappeler à nos alliées les plantes », pour le bien de toutes et de tous.